Imprimer Tempête en montagne

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Tempête en montagne


Kader en a plein les pieds ! Plein de neige, évidemment : avec la colo, ils font une randonnée en raquettes. Au début, il trouvait ça bizarre : c’est comme chausser des skis, mais c’est tout rond, et il faut marcher avec les pieds un peu écartés, sinon on se marche sur les raquettes ! Mais il a très vite changé d’avis : il peut marcher dans la neige et la voir s’envoler à chaque pas. Et derrière lui, ça laisse de grandes traces de pas, comme s’il était un Yéti !
Leur randonnée va durer deux jours : ils grimpent jusqu’à un chalet perché à plus de mille mètres d’altitude, puis redescendent le lendemain. C’est drôlement fatigant, mais il faut avouer qu’ils voient de beaux paysages, comme disent les adultes. Tous les sapins, même les plus petits, ont leurs aiguilles recouvertes d’une couche blanche… Son nouveau jeu favori, c’est de secouer les branches de sapin quand Martin, son meilleur ami, passe dessous : une vraie avalanche lui tombe dessus ! Pour se venger, Martin lui lance des boules de neige et oups ! la dernière a atteint Rita, leur copine un peu garçon manqué.
— Non mais ça va pas ? Apprends à viser ! dit-elle en ramassant de la neige, qu’elle roule en boule et envoie pile sur le front de Martin.
Ils se lancent dans une vraie bataille, Kader et Rita face à Martin, mais Stan, un des animateurs, les surprend.
— Hé, on s’arrête là ! Vous aurez tout le temps pour une bataille quand on sera au chalet, en avant !
Secrètement, il espère qu’ils seront trop fatigués pour jouer, parce que pour lui aussi, cette balade en raquette, ce n’est pas si facile !
Alors qu’ils aperçoivent enfin le chalet au loin, le ciel se couvre de nuages gris. Rita lance des regards inquiets à ses deux amis :
— Vous croyez qu’il va y avoir un orage ? Il paraît qu’en montagne, les orages sont encore plus forts !
— Fais pas ta chochote Rita ! Peut-être qu’on se réveillera demain matin sous deux mètres de neige !
— N’importe quoi, s’il y a deux mètres de neige, on sera bloqués dans le chalet Martin ! réplique Kader, fier de voir l’animateur hocher la tête : il a raison.
Les derniers mètres avant le chalet sont les plus difficiles : le vent s’est levé et les nuages se sont épaissis, il fait presque nuit…
Tout le groupe se dépêche de déchausser les raquettes avant de se précipiter, bien au chaud, dans le chalet. Les animateurs montrent à chacun les dortoirs, puis tout le monde revient jouer ou se reposer dans la salle commune, où flambe un bon feu de bois.
Dehors, la tempête redouble de violence : maintenant, il y a tellement de vent que la neige tombe à l’horizontale ! Les fenêtres tremblent et on entend, au loin, le sourd grondement de l’orage…
Tout ce bruit ne rassure pas Martin, qui se rapproche de Rita et Kader, engagés dans une conversation animée. Kader raconte avec de grands gestes la dernière vidéo d’un jeune comédien. Rita l’écoute attentivement, un grand sourire illumine son visage. Tout autour, les enfants se montrent des vidéos, jouent ensemble à de vieux jeux trouvés dans un placard ou se racontent des histoires de fantôme.
« Quel capharnaüm ! pense Stan. Moi qui pensais que les enfants seraient calmes ce soir… ».
Tout à coup, un gros coup de tonnerre fait sursauter tout le monde et coupe l’électricité ! Le silence total se fait dans la salle, on pourrait entendre les petits pas d’une souris, tellement tout le monde a le souffle coupé. Seul le feu de bois, qui résiste au vent féroce, éclaire un coin de la pièce… Kader ne dit rien, mais au fond de lui, il commence à avoir peur… peut-être que ses amis aussi ? Impossible de voir leurs visages dans cette obscurité, mais il sent que tous deux se rapprochent de lui : on est toujours plus courageux à plusieurs.
Alors que certains recommencent à parler, à se demander quoi faire, on entend résonner dans toute la pièce trois lourds « BOUM ! BOUM ! BOUM ! ». Quelqu’un frappe à la porte. Ou quelque chose ? Rita serre fort la main de Kader, c’est sûr, elle aussi a peur maintenant.

Kéziah , APSAR
le   03/03/2016 à 11:12
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Tout d'un coup, ils entendent un cri strident qui leur glae le sang, puis le courant revient. Quand la lumière se rallumen Kader et Rita découvrent, effrayés, des traces de sang encore fraîches. Un froid hivernal règne dans la pièce.
Rita : Où est passé Bouboule ?!
Kader : Je ne sais pas ! MARTIN ?!!
Rita : MARTIN !!!
Ils cherchent désespérément leur ami, en vain. Puis, au bout de trente minutes de recherche acharnée, ils découvrent Martin, éventré, dans une mare de sang, les boyaux à vif gisant sur une chaise en bois tropical. Une expression de terreur surplombe les visages des deux enfants. Pris par la peur, ils paniquent et sortent à l'extérieur de la maison.
Ils marchent pendant de longues heures dans la forêt pour trouver une autoroute ou un moyen de renter chez eux. Kader et Rita se perdent dans les rocheuses : sans Stan qui a disparu, ils n'ont aucune chance de s’en sortir. Ils finissent par mourir de faim, de froid et d'épuisement.
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